Quand j’ai pris contact avec Julie, chargée de mission insertion emploi à la Maison des femmes de Paris, je cherchais à rencontrer des chercheuses d’emploi de plus de 50 ans qui pourraient évoquer leur parcours. Elle m’a présentée Fatma qu’on a entendue à l’épisode 1 et Stéphanie dans l’épisode 7. En les écoutant, j’ai perçu l’importance de la relation qui s’était établie entre elles. D’où mon désir de mettre à l’honneur le métier de Julie. Or, celle-ci n’a accepté d’être interviewée qu’à la condition de pouvoir parler de sa rémunération.

L’objectif de cet épisode a donc changé de nature en cours de route. Julie nous raconte son quotidien, les activités qu’elle a mises en œuvre pour son public, les partenariats qu’elle a établis. C’est intéressant mais ce qui est passionnant, c’est ce qui ressort en filigrane de ses paroles, toutes les raisons pour lesquelles elle est si mal payée. Elle est salariée d’une association qui manque de moyens et n’a pu lui proposer qu’un temps partiel. Cette association manque de moyens car il est difficile d’obtenir des subventions, souvent calculées en fonction du nombre effectif de retours à l’emploi, critère qui prend insuffisamment en compte les aléas des vies des bénéficiaires. Julie s’interroge sur le fait que les résultats de son travail de discussions, d’échanges ne peut pas être quantifié, mesuré, comme pourrait l’être un suivi de budget sous Excel. Enfin, elle adore son métier et se demande si le prix à payer d’avoir un métier où on se sent « utile » est d’accepter de telles conditions.

Références citées dans l’émission

Maison des femmes de Paris
https://mdfparis.fr/

Explications historiques des inégalités femmes/hommes sur le marché du travail
Podcast Oxfam-Usbek & Rica

Crédits
identité graphique Marion Barraud