Avec l’interview de la sociologue spécialisée dans l’étude des inégalités sociales et de sexe en termes d’éducation Marie Duru-Bellat, je termine la série consacrée à l’orientation sexuée des jeunes à l’issue de leurs études secondaires. Malgré des performances scolaires des filles meilleures que celles des garçons, malgré la réforme du lycée, malgré les nombreuses études sur les stéréotypes liés au genre, rien ne semble bouger : les filles continuent de se diriger en masse vers des métiers du care que fuient les garçons. Dans cet épisode, vous pourrez entendre les raisons qui expliquent que la division sexuée du travail perdure : pour les deux sexes, les constructions identitaires féminines et masculines à l’adolescence, les médias, les réseaux sociaux, tout l’environnement sexué qui leur est proche ; pour les filles, la préférence pour des métiers qui permettront de concilier tâches familiales et responsabilités professionnelles. Les chiffres donnés dans l’épisode sont parlants : au niveau du BEP, 85% de filles dans les sections santé et social et 8 % dans la section industrie et développement durable ; en terminale, les filles représentent seulement 13% des effectifs de la spécialité « numérique et sciences informatiques » et 80 % en humanités, littérature et philo. La conclusion de la série s’impose. Les métiers de l’entretien, du soin, de l’éducation, du lien sont les métiers d’avenir, non délocalisables, peu automatisables, indispensables pour nous tous. Reste à en revaloriser d’urgence les conditions de rémunération et d’exercice pour que, on peut rêver, les hommes s’y engouffrent à leur tour !