Épisode 62 – TZCLD, on embauche des chômeurs longue durée en Ardèche
Les bons chiffres du chômage omettent de signaler la persistance d’un noyau dur de chômeurs longue durée, parmi lesquels beaucoup de personnes peu diplômées et beaucoup de travailleurs âgés de …. 50 ans et plus (pas vraiment une surprise).
Je cite ici un rapport de Solidarités nouvelles face au chômage qui donne les chiffres de 2021, qui n’ont pas dû beaucoup évoluer.
« Si les seniors âgés de 50 ans et plus représentent 22,7 % des chômeurs, leur part parmi les chômeurs de longue durée est de 36,6 %. On note, en outre, que parmi les 144 000 chômeurs de très longue durée (plus de deux ans d’ancienneté), soit 6 % de l’ensemble des chômeurs, la part des seniors s’élève à 46,1 % ».
Oups !
Le dispositif « Territoire zéro chômeur de longue durée », initié en 2016 et reconduit en 2020 répond à cette préoccupation de ne pas laisser tant de personnes en très grande précarité sur le bord de la route.
J’ai la chance d’en avoir un exemple à côté de chez moi, en Ardèche. J’ai donc pu interroger sa co-directrice Marianne Guyon ainsi que 3 de ses salariées conventionnées, Claire, Hayat et Fatiha.
Au Teil, l’entreprise à but d’emploi du Teil a pris comme nom Activiteil. Elle a déjà recruté en CDI 58 salariés et développé une vingtaine d’activités, correspondant à des besoins détectés et non assurés, dans le domaine du recyclage, maraîchage, réparations, transport.
Marianne nous rappelle le cadre juridique dans lequel ce projet s’inscrit et nous faisons le bilanaprès 20 mois d’activité, tant du point de vue des salariés embauchés que des changements observés sur l’ensemble du territoire.
On mesure la richesse de cette innovation sociale, qui s’attache à prendre en compte les compétences et les souhaits des personnes privées d’emploi depuis si longtemps : se soigner, reprendre confiance, sortir de la solitude, être sécurisé financièrement.
Il est tout à fait regrettable que le gouvernement ait cru bon de diminuer en octobre 2023 les subventions allouées à TZCLD. Cette décision brutale fragilise les 58 entités déjà existantes en France, empêche l’habilitation de nouvelles structures alors qu’une centaine de territoires se sont portés candidats et que la Commission européenne a commencé à financer une extension de cette expérimentation à d’autres pays européens.
Un sale coup qui frappe les plus pauvres et les plus précaires