Épisode 44 – Réforme des retraites : les questions des inégalités femmes/hommes bien mal traitées
Compte tenu de l’actualité, j’ai bouleversé ma programmation.
Le sujet de la réforme des retraites est compliqué, voire rebutant.
Il faut s’accrocher pour comprendre, tellement il implique de très nombreux paramètres, des cas particuliers, des exceptions, des proratisations. Le diable est dans les détails.
Je m’y suis quand même attelée dans cet épisode car je voulais comprendre comment évoluerait la situation des femmes, en fonction des différentes décisions annoncées.
Je n’ai pas manqué de sources car cette réforme a servi de miroir grossissant pour mettre en lumière les inégalités femmes/hommes.
Il m’a paru important de partir de l’existant.
Pourquoi les pensions des femmes sont-elles inférieures de 40 % à celles des hommes ?
Les causes en sont connues.
Le calcul de leur retraite se fait à partir de 3 paramètres où elles sont pénalisées.
Leurs revenus sont inférieurs à ceux des hommes car elles travaillent majoritairement dans des secteurs mal valorisés, qu’elles sont moins promues et qu’elles travaillent à temps partiel.
Elles parviennent moins souvent à obtenir le nombre de trimestres nécessaires à cause de leurs interruptions de carrière.
Et, enfin, elles bénéficient moins de critères de pénibilité qui n’ont pas été définis pour leurs métiers.
Les différentes modifications prévues sont-elles à même de réduire ces inégalités ?
Pas vraiment.
La prorogation jusqu’à 64 ans de la date d’ouverture des droits et l’accélération de la date à laquelle seront exigées 43 annuités est de nature à aggraver leurs difficultés à obtenir leurs annuités et « neutralise » bien souvent le bénéfice qu’elles pouvaient retirer des 8 trimestres de maternité et éducation enfants dont elles bénéficient.
Par contre, les retraitées aux petites retraites seront nombreuses à avoir une augmentation, pas du tout à hauteur des 1200 € annoncés, et dont on peine à connaître le montant, compte tenu des nombreuses réserves qui y sont attachées.
Qu’en conclure ?
La réforme ne s’attaque pas aux fractures qui menacent notre cohésion sociale, voire risquent de les aggraver.
Les Ni en emploi, ni en Retraite âgés de 55-64 ans verront leur situation précaire prorogée de 2 ans.
Les salariés et chômeurs de cette même tranche d’âge souffriront toujours d’être mis au rebut.
Les femmes continueront d’effectuer la majorité des tâches parentales et domestiques, « gratuitement », sans que cela ne leur génère aucun droit alors que leur carrière en aura souffert.
Les inégalités femmes/hommes qui se traduisent mécaniquement dans des pensions inférieures pour elles, perdureront.
Que faire ?
Je vous invite vraiment à écouter cet épisode car j’espère qu’il vous permettra de vous forger votre opinion.
Je serai très contente que vous me fassiez part de vos réactions : le débat est ouvert !