Comme Valérie Racaud, ma dernière invitée de la saison 1, avait rédigé en août un post sur Linkedin en concluant qu’il était possible de se lancer dans le podcasting à 70 ans (oui, c’était moi !), je me suis motivée au cours de l’été pour enregistrer cet épisode, qui fait le bilan de l’année sept.21-juin 22.
On ne peut pas dire que la situation de l’emploi des travailleurs expérimentés âgés de 55 à 64 ait évolué favorablement. Il faut savoir qu’après 60 ans, 2 salariés sur 3 ne sont plus en emploi. Et il ne suffira pas de reporter l’âge d’ouverture des droits à 64, voire 65 ans pour que ce chiffre s’améliore. En effet, le projet de réforme aura des effets sur les travailleurs qui sont en emploi et devront travailler plus longtemps. Par contre, ceux qui ne sont pas parvenus à y rester resteront plus longtemps dans des situations de précarité. Le chiffre Plaff de l’épisode est la durée d’inscription au chômage des + de 55 ans est de 805 jours. Les NER, ces citoyens ni en emploi, ni à la retraite, seront le sujet des deux prochains épisodes que j’ai enregistrés avec Annie Jolivet.
Du côté des entreprises, malgré la pénurie de candidatures et les plaintes récurrentes sur la motivation des plus jeunes, malgré quelques déclarations de bonnes pratiques – qui restent à mettre en œuvre – , on attend encore la prise de conscience. J’ai été inspirée, comme Valérie, par un article de Laëtitia Vitaud qui chroniquait un livre de Lynda Gratton and Andrew Scott’s The 100-year life : living and working in an age of longevity. La linéarité de la vie qui a prévalu au 20ème siècle études-travail-retraite – et sur laquelle nos vies, les systèmes de protection sociale ont été bâtis – a volé en éclats, sous le coup de l’allongement de la durée de la vie, des évolutions technologiques, environnementales et du marché du travail. Le paramètre « âge », défini comme un couperet, n’est plus opérant.
C’est une réflexion que j’ai mené aussi à titre personnel. Face aux effets du vieillissement et aux épreuves de la vie, nous les subissons différemment et y réagissons aussi différemment. Moi, cette année, j’ai fait comme j’ai pu. Plaff a été ma roue de secours. J’ai noué des relations très gratifiantes, j’ai surmonté l’idée que j’étais trop vieille pour me mêler aux jeunes femmes qui se formaient sur le logiciel de montage Reaper, j’ai approfondi des sujets auxquels je ne connaissais rien, je me suis confrontée à d’autres idées que les miennes, j’ai pu me réjouir d’avoir tenu les objectifs de publication que je m’étais fixés. Toutes ces raisons m’ont conduit à penser que c’était mieux pour moi de continuer.