Depuis que j’ai commencé Plaff, un leitmotiv revient en permanence : il faut que les femmes de ± 50 ans fassent un travail personnel sur elles-mêmes pour parvenir à reprendre confiance et retrouver leur juste place sur le marché du travail.
En version caricaturale, cela pourrait donner : non seulement beaucoup d’entre elles subissent une mise à l’écart du fait de leur âge et de leur sexe mais, en plus, c’est de leur faute et c’est à elles qu’il appartient de se reprendre en main.
Quand je suis tombée sur les textes écrits par Marie Donzel directrice associée du Cabinet Alternego, experte en innovation sociale et des questions d’inclusion et de diversité et regardé une de ses vidéos, j’ai eu très envie d’approfondir avec elle l’allégorie du trapèze volant qu’elle a choisie pour aller à l’encontre de cette idée reçue.
Je reproduis ici la photo si parlante et les explications qu’elle donne.
L’acrobate à gauche de l’image s’est lancée dans une figure pour le moins vertigineuse et il faut bien admettre que pour l’oser, il lui a fallu une certaine capacité à surmonter la peur et une certaine confiance en ses capacités (physiques, de précision, de concentration…). Mais elle n’a aussi pu se lancer ainsi que parce qu’elle nourrit une grande confiance en l’acrobate situé à droite de l’image pour lui saisir les mains au bon moment, avec la juste force qui l’assurera d’être suffisamment tenue sans être fracturée. Et ces deux-là ne peuvent se lancer dans cette agile exercice de confiance en soi et confiance réciproque que parce qu’ils ont confiance en la structure à la fois souple et robuste qui garantit, avec les longes d’assurage et le filet de sécurité au sol qui amortira une éventuelle chute, la possibilité réelle de l’audace.
De cette allégorie, Marie déduit comment les entreprises doivent penser leurs organisations pour faire monter la confiance entre les personnes et la confiance dans la structure.
Dans la dernière partie de l’épisode, quand je lui demande son opinion sur le succès des livres de développement personnel et des offres de formations sur la confiance en soi, elle nous incite à prendre conscience du fait que cette injonction au « personal branding » s’inscrit dans la logique libérale et individualiste du « quand on veut, on peut ». Son analyse déculpabilisante nous invite à replacer la confiance en soi dans une logique collective, confiance en autrui et contexte sécurisant.