Dans l’épisode 12, publié en tout début d’année, je m’étais fixé comme objectif 2022 de faire entendre des femmes âgées de + de 50 ans qu’on n’entend jamais. Des femmes dont le parcours n’est pas forcément inspirant ou exemplaire, mais des femmes courageuses, qui luttent et portent bien haut leurs convictions. Des femmes admirables, à plus d’un titre et chacune pour des raisons diverses.

Avec cet épisode, je démarre donc une série de 3 portraits. Et, pour le premier de ces portraits, je voulais commencer par une femme invisible parmi les invisibles : une femme qui vit avec pour revenu l’allocation spécifique de solidarité qui est l’équivalent du RSA pour les chômeurs en fin de droits. Je remercie particulièrement Lia, 53 ans, qui s’est confiée avec beaucoup de sincérité. Elle décrit son parcours professionnel, fait de prestations d’animation et de formation, contrats précaires, embauches saisonnières, entrecoupés d’accidents de santé et de galères familiales. Et pourtant, malgré son statut très précaire, elle a conscience des compétences acquises tout au long de cette carrière pour le moins animée, elle connaît ses qualités, elle sait qu’elle aimerait par-dessus tout animer un centre culturel, elle se bat, elle milite …. Bref, elle est épatante.

Les questions des inégalités et de la lutte contre la pauvreté (et particulièrement, sous ces nouvelles formes, qui frappent les familles monoparentales, les chômeurs et les jeunes 18-24 ans qui ne bénéficient pas du RSA) n’a pas vraiment fait la une de la campagne électorale. C’est pourquoi je suis contente d’avoir pu permettre à Lia de s’exprimer, en son nom et au nom de tous les précaires dont elle se dit solidaire.

Références

Fin juillet 2021, 1,95 million de foyers perçoivent le RSA

Pourquoi laisse-t-on mourir les chômeurs
Interview de Samuel Churin sur Le Media.tv

Inégalités de niveau de vie et pauvreté entre 2008 et 2018

Observatoire des inégalités